Favoriser en interne une approche intégrée du Grand Paris pour participer le plus activement possible au plus grand projet de mobilité et d’aménagement d’Europe. Avec, comme objectif cardinal, l’amélioration du quotidien des Franciliens tout autant que le développement économique du territoire. C’est le sens de l’engagement des banquiers du Grand Paris.
Par Jacques Paquier
Le Grand Paris, par son ampleur protéiforme, exige des banques de décloisonner leurs organisations. Tous les prêteurs de la place s’y emploient. À la direction des Grands comptes de la Banque Postale, Stéphane Mouty, directeur secteur public local pour l’Île-de-France, insiste sur l’approche intégrée développée par la banque, qui lui permet de solliciter les différentes directions de l’établissement en fonction de la nature des programmes. « Beaucoup de projets sont aujourd’hui à l’état de friches, il faut unir nos forces pour discriminer ceux qui réussiront », fait-il valoir, décrivant son rôle comme celui d’un visionnaire critique. « Il y a 5 ans, illustre-t-il, personne ne voulait aller à Saint-Ouen, qui va s’affirmer comme une nouvelle polarité du Grand Paris. »
Casser les silos
Même conviction de la nécessité de casser les silos du côté de la Caisse d’Épargne. « Quand je rencontre un maire, je peux lui présenter, en fonction de ses projets, nos compétences sur l’ensemble du spectre, de la crèche à l’Établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes », résume Sébastien de Vanssay. Pour ce faire, le directeur des clientèles institutionnelles de la Caisse d’Épargne d’Île-de-France pilote la réalisation d’une cartographie des influenceurs et des projets du Grand Paris, et s’emploie à favoriser le partage d’informations au sein des équipes des trois directions dont il a la charge : celles de l’immobilier social, du secteur public et de l’ESS.
« Prendre de la hauteur »
Benjamin Dahéron, directeur adjoint marché immobilier social et aménagement, en charge du Grand Paris pour Arkéa Banque Entreprises et Institutionnels, insiste à son tour sur l’approche globale de son établissement, qui soutient tous les acteurs de la chaîne de l’immobilier. Arkéa Banque E & I vient, en outre, de se doter d’une direction de la transition environnementale au plan national. La banque intervient fréquemment en collégialité avec d’autres établissements, permettant de partager les ressources et les risques de sortie. Comme ses pairs, Benjamin Dahéron commence toutes ses journées par une lecture de la presse professionnelle et spécialisée. « Pour prendre de la hauteur. » Puis, il partage son temps entre des fonctions d’animation d’équipe, de représentation et de networking, et l’examen des demandes de crédit.
« Le Grand Paris permet chaque jour aux équipes du Crédit agricole d’Île-de-France de tisser ensemble un lien étroit avec l’actualité de notre territoire », indique Ludovic Raës, « avec l’objectif d’offrir aux habitants la possibilité de mieux vivre, travailler, se déplacer, se loger. »
La CDC a créé la Banque des Territoires pour « accompagner les grandes transformations du pays et agir pour réduire la fracture territoriale et les inégalités sociales », résume sa directrice régionale Marianne Louradour, également en privilégiant une approche globale. En Île-de-France, la Banque des Territoires prête à long terme (3 à 4 milliards par an), investit en fonds propres (150 millions par an) dans des projets pour renforcer l’attractivité des territoires. « Nous conseillons également, en amont des politiques, quand les territoires le souhaitent, souligne le directrice Île-de-France. Plus qu’une banque, nous sommes d’abord un partenaire, présent dans les bons moments mais présents suppr présents aussi dans les moments difficiles. »
Les banques face au Covid-19
Lors de la crise sanitaire, tous les établissements de la place se sont mobilisés, chacun à sa manière. La Banque Postale a dégagé, par exemple, une enveloppe nationale de 300 millions d’euros pour soutenir les établissements et associations de santé. La Caisse d’Épargne Île-de-France a consenti, de son côté, à reporter les échéances de 20 000 crédits aux entrepreneurs et à débloquer plus d’un milliard d’euros de crédits sous forme de Prêts Garantis par l’État (PGE). « Nous avons, par ailleurs, mis en place des enveloppes supplémentaires de crédit court terme pour accompagner les hôpitaux et les collectivités », souligne Sébastien de Vanssay.
« Avec la crise sanitaire, notre rôle de banquier a évolué vers la médecine d’urgence en soutien direct aux entreprises soudainement en difficulté », explique Éric Groven, directeur immobilier des réseaux France de la Société Générale, président de Sogeprom. Nous venons au secours des entreprises qui se retrouvent en difficulté. Cela signifie d’accorder des décalages d’échéance, d’attribuer des Prêts Garantis par l’État et d’accompagner nos clients d’une manière très différente. Les entreprises de la région parisienne sont plus touchées que les autres. 100 % des chantiers se sont arrêtés en Île-de-France, en raison de leur taille, plus importante qu’ailleurs. Pour l’instant, nous pansons les plaies. »
Comentários